Ce n’est pas nouveau, les progrès techniques bouleversent régulièrement le marché du travail et ce, depuis des siècles. L’Intelligence Artificielle est-elle donc simplement une nouvelle brique de notre évolution technologique ou doit-on la considérer comme une réelle menace ? Source de créativité ou danger pour les travailleurs, nous faisons le point sur l’IA.
Comment l’IA va bouleverser le monde de l’emploi : les prédictions
Dès les années 90, diverses théories ont émergé à propos de l’impact du progrès technologique sur le marché du travail. Par exemple, l’économiste Jeremy Rifkin a théorisé en 1995 que le travail, tel qu’on le connaissait à l’époque, serait amené à disparaitre complètement avec le développement de l’automatisation et de l’informatisation. Sa théorie s’est avérée fausse même si elle a connu un regain d’intérêt avec l’arrivée de l’IA.
Plus récemment, en 2013, une étude menée par l’Université d’Oxford a de nouveau prédit une suppression massive d’emplois : 50% seraient supprimés dans les 10 à 20 prochaines années à cause du développement de l’Intelligence Artificielle. Pour le moment, la réalité du marché actuel démontre que cette prévision était tout aussi incorrecte.
Alors, où en est-on aujourd’hui ? Les dernières projections de l’OCDE, datées de 2019, sont beaucoup moins alarmistes. Elles annoncent que :
- Seulement 32% des emplois devront profondément mutés avec l’IA
- Et 14% se devront d’intégrer l’automatisation dans leurs stratégies.
La donnée suppression d’emplois a donc plus ou moins disparu… Pourquoi cette mutation dans nos réflexions ?
L’Intelligence Artificielle n’est pas une menace
Meilleure rentabilité, augmentation de la productivité… le progrès technologique ne manque pas d’intérêt pour les entreprises et les travailleurs…
Création ou suppression d’emploi ?
L’Intelligence Artificielle représente une formidable opportunité d’innover pour gagner en rentabilité. Mc Kinsey prédit notamment que l’IA peut permettre de faire croître notre PIB mondial de 1,2% d’ici 2030. Accenture de son côté annonce une productivité augmentée de 38% dans certains pays. Même si certains emplois pourront être supprimés, d’autres seront créés pour répondre aux nouvelles spécificités de l’IA.
Les efforts sont donc à mettre sur les formations et les transitions professionnelles. Les grandes institutions rappellent que, au sein de l’entreprise, on ne doit pas envisager de « supprimer » des emplois mais plutôt de réorganiser les compétences au travers de parcours formateurs pour aider à la transition avec l’IA. Notons en plus que faire monter en compétence des collaborateurs aide à garder ses équipes motivées et engagées.
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L’automatisation, un booster d’emploi
A contrario des scénarios catastrophes envisagés par les économistes, l’automatisation de certaines chaines de production n’a pas été synonyme de chômage de masse. Entre 2012 et 2019, on relève que les pays ayant le plus gros risque d’automatisation, ont connu une progression en matière de création de nouveaux emplois. Pourquoi ? Tout simplement parce que les entreprises gagnant en productivité et rentabilité grâce à l’IA ont la capacité de stimuler les marchés, entrainant de facto une meilleure économie et un regain des embauches.
Rappelons aussi que l’Intelligence Artificielle permet en effet de déléguer les tâches à faible valeur ajoutée mais que ces dernières ne peuvent pas être automatisée à 100%, un minimum d’intervention humaine est requis (programmation, contrôle…). Les nouveaux métiers sont donc plus spécialisés ce qui a un impact direct sur le niveau de salaire : +11% de revenu pour les professions en lien direct avec l’IA.
En conclusion, pour les travailleurs, l’IA n’est pas forcément synonyme de danger. Au contraire, elle permet de pouvoir déléguer à des machines les tâches répétitives, de diminuer le risque d’erreur ou d’accéder à des métiers plus stimulants intellectuellement. En clair, il faut s’éloigner du regard négatif que certains portent sur l’Intelligence Artificielle et plutôt organiser sa carrière en fonction de ces mutations.